Don Carlo Ancelotti peut-il encore gagner les grands trophées avec le Real Madrid ?
Quiconque a lu la presse espagnole après la victoire du FC Barcelone en finale de la Supercoupe (celle jouée en Arabie Saoudite) a pu apprendre que l’ère Ancelotti était terminée. ’’No more, adios ! », titraient les journaux. Et ce n’est pas tout : il a également découvert que le flair de Don Carlo ne fonctionne plus, que le Real Madrid est sur le point de se désintégrer, que les contrats des joueurs les plus importants de ces dernières années arrivent à échéance – et à leur place on ne sait pas qui viendra, quand et si. L’accusation de base était la suivante : Don Carlo Ancelotti prend de l’âge et, remarquez, il est conservateur et sentimental.
Équipe de la deuxième place
Ici, nous devons nous arrêter et nous demander sérieusement : et alors ? Qui d’entre nous n’est pas, après tout, conservateur et sentimental en matière de football ? Qui n’est pas un enfant quand il s’agit de football ? Et comme nous sommes des enfants, ne voulons-nous pas encore et toujours ce silence familier ?
L’attaque sur Don Carlo était essentiellement une pression pour forcer une révolution. Le changement pour le plaisir du changement. Accélérer l’avenir. La retraite de Modric. La retraite de Kroos. La retraite de Benzema.
A toutes ces aberrations, explicitement ou voilées, Ancelotti a répondu en inversant miraculeusement le score contre Villareal en Coupe et en s’imposant à Bilbao en Liga, où chaque parieur sait que le 2 sort rarement, presque jamais.
Le Real Madrid, sous la direction de Carlo Ancelotti, est toujours le favori pour le titre, la coupe et la Ligue des Champions. Mais ce qui nous intéresse, c’est La Liga, où le Real Madrid est deuxième, à trois points seulement du Barcelone rajeuni par Xavi. Ici même, dans notre colonne, nous avons annoncé que l’avenir est en Catalogne. Le présent… est au Bernabeu.
Real est en deuxième position. Pourquoi le Real Madrid est-il le favori ? Précisément parce que Don Carlo Ancelotti est un renard expérimenté et que le Real le plus dangereux, est l’équipe classée deuxième. Au Bernabeu, la soif de résultats n’est jamais satisfaite.
L’histoire et le sourcil magique
Et plus clair encore : justement parce que Don Carlo Ancelotti est conservateur et sentimental, justement parce qu’il ne force pas une révolution insensée, justement parce que Modric peut encore faire des passes, que Kroos a la même science du jeu qui l’a rendu champion du monde il y a neuf ans et que Benzema marque, justement parce que le futur – Tchouameni, Camavinga, Valverde, Vinicius, Rodrygo – se prépare soigneusement et tôt. Ce n’est pas un hasard que le Real Madrid est le club le plus titré de l’histoire européenne, et ce n’est pas un hasard que Don Carlo Ancelotti ne remporte généralement la Ligue des Champions uniquement dans les années où il ne participe pas.
L’élégance, le style, la classe, tout cela vient de l’histoire. Cette saison, FC Barcelone a remporté ses duels face au Real Madrid et s’est nettement imposé. Il y a toujours une grande équipe qui grandit au Camp Nou, mais elle grandit encore, et la façon dont le Barca a lutté au dernier tour pour arracher une amère victoire 1-0 à domicile est un signal d’alarme.
Pendant ce temps, à Bilbao, Ancelotti, conservateur et sentimental, lève à nouveau son sourcil et la victoire arrive comme par magie.
